mardi 26 août 2008

Un cycliste réclame la courtoisie sur les routes

Le Reflet du Lac - Dany Jacques

Le cycliste Michaël Sanderson réclame plus de respect et de courtoisie sur les routes de la région, car il craint pour sa sécurité.


Ce Magogois n'en peut plus. « Je suis tanné d'avoir peur pour ma vie. C'est inacceptable de se faire coller le guidon par un véhicule qui circule à 80 km/h », peste-t-il.

Michaël Sanderson déplore cette situation qui empire année après année. Il ne comprend pas qu'une belle région comme Memphrémagog, qui attire des touristes et des cyclistes pour la beauté de ses paysages, les éloignent par le comportement irrespectueux de ses automobilistes. Il aimerait obtenir le même respect que sur les routes ontariennes et de la Nouvelle-Angleterre.

Ce cycliste rappelle un incident qui aurait pu mal tourner. En circulant sur la route 245 entre Eastman et Bolton-Est, un camionneur a volontairement bifurqué vers sa droite pour frôler le cycliste qui a réussi à l'éviter en roulant sur l'accotement de gravier. « C'est épouvantable et très dangereux. Il n'avait même pas de voiture en sens inverse. De plus, il n'a même pas eu le courage de me parler lorsque je l'ai rencontré un peu plus loin », déplore-t-il.

M. Sanderson n'apprécie pas les camionneurs en général, mais souligne la courtoisie des conducteurs de la compagnie Excavations Hutchins. « Je me suis rendu à leur bureau pour les féliciter, mais je ne peux pas en dire autant de toutes les autres entreprises œuvrant dans le même domaine », signale-t-il. Il demande tout simplement un peu de patience de la part des automobilistes trop pressés. 20 secondes d'attente peuvent sauver une vie et éviter bien de tracas en cas d'accident.

Le Code de la sécurité routière oblige d'ailleurs les automobilistes à emprunter la voie opposée pour doubler un cycliste. La règle dicte aussi de ralentir ou d'arrêter en attendant de dépasser un cycliste de façon sécuritaire si un automobiliste ne peut s'engager dans la voie opposée.

À l'inverse, les engagements du cycliste consistent à respecter le Code de la sécurité routière, à partager la route avec les automobilistes avec courtoisie ainsi qu'à rouler à l'extrême droite de la chaussée dans le même sens que les véhicules à moteur.

mardi 5 août 2008

La sécurité routière à vélo

Le Nouvelliste - Elizabeth Marineau

Contrevenants par ignorance
La Sécurité publique de Trois-Rivières incite à la vigilance

Trois-Rivières - Ils traversent aux feux rouges, roulent, invincibles, les écouteurs dans les oreilles, oublient de signaler leurs intentions... Chaque année, les utilisateurs des voies cyclables sont témoins de comportements qui violent le code de la sécurité routière. La plupart du temps, les contrevenants eux-mêmes ignorent qu'ils sont en train d'enfreindre la règlementation, et dans la pire des cas, ils en font fi, se croyant à l'abri des infractions et des sanctions.

Année après année, c'est la même rengaine. "Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas au fait que ce type d'infractions existe, indique l'agent Michel Letarte, porte-parole de la sécurité publique de Trois-Rivières. J'ai croisé ce midi un cycliste qui traversait la rue Bellefeuille pour aller au centre commercial. De un, il n'a pas fait son arrêt obligatoire, il a continué son chemin. De deux, il avait un baladeur sur les oreilles. Je l'ai interpellé, et il a vraiment été surpris d'apprendre ça", raconte l'agent. "Je pense qu'en quelque part, les gens en sont conscients, mais chez certaines personnes, il s'agit plutôt d'insouciance", ajoute-t-il.

De fait, plusieurs infractions au Code de la sécurité routière sont les mêmes tant pour les automobilistes que les cyclistes et autres utilisateurs des voies cyclables. La 5e édition du Guide de sécurité à vélo, disponible gratuitement dans tous les bureaux de la Société de l'assurance automobile du Québec, mentionne notamment les infractions suivantes: circuler sur un trottoir, circuler en sens inverse de la circulation, circuler avec des écouteurs ou un baladeur, omettre de signaler ses intentions (arrêt et virage) et omettre de tenir constamment le guidon. Dans tous les cas, le non-respect de ces points entraîne des pénalités de 15 à 30 $. D'autres types d'infractions peuvent également entraîner la perte de points d'inaptitude au permis de conduire.

Pour le moment, il est impossible de connaître le nombre d'infractions que les policiers ont distribué sur le territoire de Trois-Rivières aux contrevenants à vélo. Aussi l'agent Letarte affirme qu'une certaine tolérance est exercée par les policiers. "On n'ira pas à la chasse aux contrevenants à vélo, mais ça fait partie du travail, précise-t-il. Des agents sont attitrés à l'application de la réglementation pour la sécurité routière. Il arrive que des constats d'infraction soient émis à des cyclistes qui ne respectent pas la réglementation." L'agent prend l'exemple de l'équipement de visibilité obligatoire: "Pour être conforme, une bicyclette doit être munie des réflecteurs et des phares lorsque les gens circulent le soir et la nuit. En ce qui concerne l'application, on voit rarement un policier arrêter quelqu'un parce qu'il n'a pas son phare blanc... C'est une question de responsabilité; on essaie plus de responsabiliser les gens face à leurs obligations", mentionne-t-il.

Ainsi, l'agent Letarte croit qu'il faut miser sur la sensibilisation plutôt que d'entamer des mesures répressives. Dans cette optique, il rappelle la présence de la patrouille à vélo, des civils présents entre autres sur la piste cyclable qui sévissent par le biais de l'information, n'ayant pas le pouvoir d'émettre des contraventions. "Ils parlent beaucoup avec les cyclistes pour leur donner des consignes et les conseils d'usage pour la sécurité routière à vélo. Ils les incitent à respecter la réglementation, font aussi de la prévention, ont un rôle d'assistance lorsque le besoin est là. Dans les cas extrêmes, ils font appel à nos services, car ils sont en lien avec nous", explique le porte-parole.

L'agent enjoint donc à la vigilance réfléchie. "Il ne faut pas ne pas faire quelque chose juste au cas où la police serait sur le coin de la rue à vous surveiller. Il ne faut pas se dire: "Je fais mon arrêt parce que si je ne le fais pas, la police qui est sur le coin va m'arrêter". C'est plutôt: "Je fais mon arrêt, car si je ne le fais pas, je vais couper la route à quelqu'un et peut-être causer un accident"", conclut-il.