vendredi 19 décembre 2008

Premier test pour le réseau blanc


Métro - Isabelle Binggeli

La majorité des cyclistes rangent leur vélo durant la saison froide. Pourtant, certains irréductibles continuent de pédaler, conditions idéales ou pas. Cela, alors que les piétons ont passé la semaine à valser sur les trottoirs glacés et que les automobilistes se sont efforcés de sortir de leur stationnement.

Afin de faciliter les déplacements des cyclistes l’hiver, 30 km de pistes cyclables ont été déneigés et continueront de l’être, gracieuseté de la Ville de Montréal.

Mais attention ! Ce nouveau réseau est une commodité et non une priorité, a averti André Lavallée, responsable de l’aménagement urbain et du transport collectif au comité exécutif. Impos si ble donc de savoir si les pistes seront praticables les jours suivant les précipitations.

« On se doit de veiller d’abord à la sécurité, alors on va accorder la priorité aux entrées d’hôpitaux et de métros, aux voies réservées pour les autobus et aux trottoirs, a-t-il maintenu. Pour le déneigement des pistes cyclables, on fera ce que l’on pourra. »

Déneigées mais boudées
Même déneigées, les pistes et bandes cyclables ne font pas l’unanimité auprès des cyclistes. Par exemple, Julien Vézeau, qui en est à son troisième hiver à vélo, préfère les artères tranquilles où il peut rouler dans les traces des voitures. « Les pistes sont souvent bossues et glacées », fait-il remarquer, à l’instar d’autres cyclistes rencontrés depuis les premières neiges.

Chez Vélo Québec, on reconnaît que le réseau blanc n’est pas populaire auprès de tous. « Les pistes déneigées ne sont pas nécessairement des axes naturels pour les usagers de tous les jours, a admis Patrick Howe, porte-parole de l’organisme. On applaudit néanmoins les efforts de la Ville pour contribuer à de meilleurs services pour les cyclistes. »

M. Howe se dit également satisfait des conditions des pistes, notamment celles qui sont sur la rue Rachel et le boulevard de Maisonneuve, ainsi que les portions sur rues qui ont été bien dégagées jusqu’à maintenant.

S’assurer d’être bien visible
Que ce soit dans les rues ou sur les pistes, les cyclistes doivent redoubler de vigilance durant la grisaille hivernale. Le manque de visibilité leur est d’ailleurs souvent reproché.

Patrick Howe, porte-parole de Vélo Québec souligne que près de 30 % des accidents mortels en vélo surviennent à la tombée du jour. « Nous demandons aux cyclistes de se doter d’un système d’éclairage actif afin d’être bien visibles, a-t-il précisé. Évidem ment, il leur faut aussi conduire avec prudence. »

Même son de cloche chez Julien Vézeau, qui dit être constamment aux aguets et qui fait partie du maigre 12 % de cyclistes munis du système d’éclairage exigé par le code de la sécurité routière. Ce dernier croit cependant que la sécurité doit être l’affaire de tous, autant des automobilistes que des cyclistes.

L’appel au civisme est également lancé par M. Lavallée. « Je demande aux cyclistes d’agir intelligemment, a-t-il insisté. Je constate que les attitudes diffèrent d’une personne à l’autre, mais une responsabilisation de tous les citoyens serait la bienvenue. »

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